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Pourquoi fermer les yeux pendant la pratique ?


Magnifique photo de Helena Cuerva de Pixabay


Je suis souvent amusée par la réaction de mes élèves lorsque je leur demande de pratiquer les yeux fermés. Quelle étrange façon de recevoir un enseignement si nous ne pouvons pas voir les postures ? Il est vrai que cela est plus difficile pour des débutants que pour des pratiquants réguliers. Cela demande dans les deux cas d’être bien attentifs aux consignes verbalisées. Il s’agira donc au fur et à mesure de notre pratique de garder autant que cela se peut les yeux fermés. Les (bonnes) raisons pour cela sont multiples !


Dans la plupart de nos pratiques collectives, notre réflexe premier est la comparaison avec les autres pratiquants. Nous cherchons ainsi surtout à nous rassurer (Est-ce que j’ai bien compris la posture ?), à nous valoriser ("Suis-je meilleur ?", "plus avancé ?", "Est-ce que je tiens mieux les postures ?") ou au contraire à nous dévaloriser en nous trouvant moins bons, moins investis, moins efficaces, ce qui peut être très démotivant … Notre image scrutée dans le miroir, même si elle pourrait nous permettre de corriger nos postures, nous ramène inévitablement à l'image que nous avons de nous et à celle que nous nous attachons à donner aux autres. Lorsque nous fermons les yeux nous ne sommes centrés que sur nous et seulement nous. Nous avons alors plus de facilité à être bienveillant avec nous-même. C’est un cadeau que nous nous faisons puisque nous nous replaçons au centre, dans NOTRE centre.


Avoir les yeux fermés nous permet de rester plus concentrés. En effet, la vision est notre sens le plus utilisé. L’œil mobilise 85 % de l’ensemble de l’énergie utilisée par les 5 sens et plus de 50 % des informations sensorielles reçues par le cerveau sont visuelles. Couper ce flot d’informations est donc comme couper le son d’une radio pour retrouver le calme autour de soi. Nous récupérons alors une grande partie de nos ressources sensorielles disponibles pour parfaire ce recentrage sur soi.


Lorsque notre regard est tourné vers l’intérieur nous sommes entièrement disponibles pour nous écouter dans toutes nos dimensions : dans nos sensations corporelles, dans notre respiration et surtout nous sommes pleinement dans le « ici et maintenant », ce fameux « moment présent » coupé de toute notion de temporalité. Cela nous permet d’être juste avec nous-même et de pratiquer avec douceur et écoute envers notre corps qui parfois nous rappelle à l’ordre sans que nous ne l’entendions !


Ne vous inquiétez pas pour les postures, les autres sens reprennent rapidement la place laissée libre, s’affutent et viennent nous guider pour notre positionnement dans l’espace. Les sensations tactiles de nos pieds et de nos mains se font mieux entendre et nous permettent de travailler notre équilibre différemment.


Alors soyons bon avec nous m’aime, fermons nos yeux pour mieux nous écouter !

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